Episode 1 : Découvrez la composante naturelle de la Vallée !
La Vallée : un paysage singulier
La composante « nature » est parfois un peu oubliée quand on parle de la Vallée de la Chimie ! La Vallée offre pourtant un paysage singulier, où les espaces naturels, et en particulier le Rhône, auparavant mis au service de l’industrie, font aujourd’hui l’objet de démarches de revalorisation. Espace vécu aux qualités environnementales, culturelles et urbaines pleines de potentialités, la Vallée de la chimie est loin de ne se réduire à la seule industrie. Le Rhône structure le territoire et constitue un élément fort de l’imaginaire des habitants.
Le Rhône, au sud de Lyon, avant les grands aménagements dont il a fait l’objet, est sauvage et impétueux. Il est désigné par le terme de « Rhône tressé ». Cette expression fait référence aux nombreux bras appelés lônes, îles et méandres qui donnent au fleuve cette morphologie si particulière. Le débit puissant du fleuve charrie des galets qui s’accumulent là où le courant est moins fort, formant des îles. La large plaine alluviale forme ainsi une mosaïque de chenaux aux écosystèmes variés (milieux aquatiques, semi-aquatiques et terrestres). La végétation des bords du fleuve est appelée la « vorgine » : saules, peupliers, érables et frênes sont les espèces originellement présentes.
À cette époque, les saulaies et les oseraies étaient encore nombreuses. Le Rhône apparaissait comme un « animal sauvage », indomptable, près duquel on vit et auquel on s’adapte. Les mythes conçus autour du fleuve participaient à créer une identité commune : représentations sous la forme de monstres indomptables, personnification de l’eau et des inondations. L’aménagement du fleuve a été l’une des conditions du développement urbain et industriel des communes de la Vallée de la chimie. Véhicule d’un imaginaire fort, avant les grands travaux, il jouait également un rôle économique, social et culturel conséquent.
Avant de maîtriser le fleuve, les hommes ont vécu davantage avec lui, en y circulant, en y pêchant, en s’y baignant. Les habitants développent une véritable « culture du fleuve », qui se décline à travers le développement de savoirs, de pratiques, de croyances et de représentations liées au Rhône. Les usages récréatifs et quotidiens. Des pratiques de loisirs se développent autour du Rhône. On y retrouve à côté des mariniers, des jouteurs, des passeurs, des sauveteurs. La pratique des joutes existe à Lyon dès le XIIe siècle. Les premières sociétés de joutes en Rhône-Alpes se constituent à la fin du XVIIe siècle. Celle de Vernaison est créée en 1887. Le « jeu » consiste à faire tomber à l’eau son adversaire. Les joutes sont très pratiquées à cette époque dans la vallée. Cette activité a favorisé la rencontre entre habitants locaux et nouveaux arrivants immigrés, travaillant dans les usines. Des sociétés de joute perdurent (La Mulatière, Vernaison) mais elles se réfèrent aujourd’hui plus à un folklore qu’à une pratique sociale répandue.
À partir des années 1960, les aménagements de la centrale hydroélectrique de Pierre-Bénite et la construction du canal de fuite vont court-circuiter le fleuve.
L’aménagement fluvial de Pierre-Bénite, réalisé par la CNR, s’inscrit dans une opération de développement du sud de l’agglomération lyonnaise. Ces ouvrages hydroélectriques vont complètement bouleverser le paysage et les conditions de mise en eau de la plaine. Les aménagements fluviaux et les constructions qu’ils ont entrainées ont rendu difficile, voire impossible, l’accès au Rhône dans certaines zones. Les communes de la rive gauche sont coupées du fleuve d’origine par le canal, le périphérique et les industries. Les communes de Pierre-Bénite et Oullins, sur la rive droite, sont séparées par l’autoroute A7 et des industries. Seule la rive droite, à partir d’Irigny, conserve un accès aux berges naturelles du Rhône. Le visage de la vallée est totalement bouleversé dans les années 1960. Le Rhône « tressé » est remplacé par un Rhône « canalisé », les vorgines font place à des industries.
Depuis les années 80, une reconquête se concrétise dans les actions de réhabilitation des îles et des lônes du Rhône par les collectivités locales et le SMIRIL (https://www.smiril.fr/). Né de la mobilisation d’habitants et d’acteurs de communes riveraines du Rhône et soutenu par le Grand Lyon, les actions du SMIRIL visent à renouer des liens étroits entre les hommes et le fleuve en préservant l’espace naturel. Ces missions sont menées en lien étroit avec la CNR, gestionnaire du domaine public fluvial concédé, et un ensemble de partenaires. À la suite de l’augmentation du débit du Rhône naturel et à la restauration de trois anciennes lônes (1999), le site a été aménagé pour l’accueil du public et des scolaires (2001). Il offre aujourd’hui un contexte propice au développement d’activités pédagogiques. Bien que cela puisse paraître surprenant, la présence des industries a parfois favorisé la préservation de l’espace naturel. En industrialisant les bords du canal en rive gauche, les bords de rive droite ont été voués à rester inconstructibles (risques industriels en plus des risques hydrauliques…).
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